Les enjeux du site

 

Sur le territoire du Lévézou, la préservation des milieux naturels — et en particulier des milieux humides — est un enjeu majeur.

Ces milieux jouent un rôle essentiel dans la gestion de l’eau, aussi bien en quantité qu’en qualité. Ils influencent directement l’état des cours d’eau et des zones humides, notamment en ce qui concerne leur qualité écologique, un critère clé dans un contexte de réduction des débits.

Malgré certaines dégradations déjà observées, ces zones humides abritent encore une biodiversité remarquable, avec plusieurs espèces et habitats naturels pour lesquels le Lévézou a une responsabilité locale importante.


Enjeu principal : les milieux tourbeux et para-tourbeux oligo-mésotrophes

Le cœur des enjeux de conservation du site Natura 2000 repose sur un ensemble d’habitats tourbeux et para-tourbeux dits oligo-mésotrophes. Ces milieux, parmi les plus emblématiques du territoire, forment un réseau d’habitats connectés entre eux par la topographie et les dynamiques naturelles. Ils façonnent l’identité du Lévézou et occupent une place centrale dans son paysage.

Souvent organisés en mosaïques complexes, ces milieux mêlent différents types d’habitats, chacun avec ses propres enjeux. Pour être efficaces, les actions de préservation doivent donc s’envisager à l’échelle de l’ensemble fonctionnel, et non habitat par habitat.

Leur caractère prioritaire s’explique par plusieurs raisons :

  • Ils regroupent 10 habitats d’intérêt communautaire, dont 1 prioritaire, tous liés aux milieux tourbeux.
  • Ils abritent des végétations rares et précieuses, reconnues à l’échelle locale et régionale.
  • Ils jouent un rôle écologique majeur : refuge pour de nombreuses espèces menacées, mais aussi régulateurs naturels de l’eau, à l’échelle du site comme du bassin versant du Viaur. Ce rôle est d’autant plus crucial face au changement climatique.
  • Leur avenir est étroitement lié à la poursuite d’une activité agropastorale extensive, aujourd’hui fragilisée par les tensions croissantes sur la ressource en eau et les prairies. Si cette activité venait à disparaître, l’équilibre de ces milieux serait fortement menacé.
Tourbière

Enjeu majeur : les milieux ouverts issus de l’agriculture extensive

Les milieux ouverts issus de pratiques agricoles extensives — comme les prairies de fauche ou les pelouses à Nard — représentent un enjeu majeur de conservation sur le site.

Même s’ils sont parfois perçus comme moins « patrimoniaux » que les milieux tourbeux, ces habitats accueillent des formations végétales originales et à forte valeur écologique. Ils sont cependant vulnérables : les prairies de fauche, situées sur des sols portants, sont exposées à des risques d’intensification agricole (fertilisation, retournement, mise en culture), tandis que les pelouses à Nard peuvent subir un surpâturage.

Leur maintien actuel repose en grande partie sur l’engagement volontaire des agriculteurs, qui ont su préserver ces paysages emblématiques du Lévézou. Les mesures contractuelles Natura 2000 ont pu les y encourager, mais c’est avant tout une dynamique locale qui les a fait perdurer.

Ces milieux jouent aussi un rôle fonctionnel important : ils entourent souvent les zones tourbeuses et contribuent à leur équilibre. À l’échelle des bassins versants, ils participent à la lutte contre l’érosion des sols.

Enfin, les prairies sont précieuses pour la biodiversité et pour le climat : bien gérées, elles peuvent stocker autant de carbone que les forêts. Mais comme pour les milieux tourbeux, leur avenir est incertain face aux pressions liées au changement climatique, notamment en ce qui concerne l’autonomie fourragère des exploitations agricoles.

Pelouse à Nard pâturée

 

Enjeux secondaires : habitats semi-ouverts, aquatiques et rivulaires

En complément des milieux prioritaires, certains habitats secondaires méritent également une attention particulière. Il s’agit notamment des habitats semi-ouverts peu concernés par l’activité agricole, ainsi que des zones aquatiques et rivulaires (bords de rivières, petits cours d’eau, etc.).

Souvent peu étendus et situés en marge des zones agricoles, ces milieux peuvent sembler moins stratégiques à l’échelle du site. Pourtant, ils font pleinement partie de la mosaïque d’habitats qui compose le paysage du Lévézou, et jouent un rôle important dans le fonctionnement écologique global, notamment pour la faune.

Concernant les milieux aquatiques et rivulaires, leur priorité de conservation est moindre, mais cela ne doit pas faire oublier les pressions importantes qu’ils subissent : altérations physiques des cours d’eau (rectifications, enrochements, etc.) et pratiques agricoles peu adaptées sur les parcelles riveraines. Ces pressions fragilisent des milieux déjà sensibles, en particulier sur les petits cours d’eau du territoire.

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Les enjeux ?

Un enjeu désigne "ce qui est en jeu", ce qui est à perdre ou à gagner sur un site.
Dans le cadre d’un plan de gestion, les enjeux correspondent aux éléments du patrimoine naturel, géologique ou culturel, ou aux fonctions écologiques ou socio-économiques pour lesquels le site a une responsabilité particulière, et qu’il convient de préserver ou d’améliorer.